Mon automne monotone
Un texte qui me parle forcement...
Mon automne est trop monotone
J’ignore si ça vous étonne
Mais pour moi ce gris qui persiste
Rend cette ville un peu trop triste
Bien sûr ses arbres en solitaire
Luttent pour montrer leurs lumières
Mais ces malheureuses détonnent
Dans cet automne monotone
C’est dans ces instants de ma vie
Que me prend bien souvent l’envie
De m’enfuir jusqu’à cet endroit
Où la forêt reprend ses droits
Où qu’il soit pin bouleau ou chêne
Chacun cohabitant sans peine
Calmement fièrement arbore
Sa parure multicolore
Quand les oies les canards abondent
Pour saluer l’étang la bonde
Et nous montrent leur décollage
Pour leur sempiternel voyage
Se demander combien de temps
L’on mettra à vider l’étang
Pendant que d’autres compagnons
Vont à la chasse aux champignons
Etre enivré de ces odeurs
Qu’on ne sent nulle part ailleurs
Mélange de mousse, de bois
Et d’un peu de je ne sais quoi
Errer au détour d’un sentier
Surprendre un malheureux gibier
Le voir l’inviter à partir
Loin des chasseurs et de leurs tirs
Quand soudain le vent se réveille
Et sans grande peine balaye
Les feuilles pour les inviter
À un ballet improvisé
Profitant de tout ce spectacle
Je me dis que le seul obstacle
Qui pourrait briser cet Eden
Serait une pluie diluvienne
Quand déjà la réalité
Revient avec rapidité
Me ramener à la raison
Au fond de ma triste maison
Je reprends donc ma triste vie
Armé de mon kit de survie
Guettant toute opportunité
De fuir cette réalité
Et rêvant qu’un soleil m’emporte
Bien loin d’ici et fasse en sorte
Que jamais je ne m’abandonne
À cet automne monotone.
Auteur : Gilles Mandoux