10 Juin 1944 - Pour que l'on oublie jamais
Les fusillés du Cerf-Bois & du By de Marcilly en Villette.
12 étudiants de Paris
candidats aux grandes écoles
soldats de la résistance
fusillés dans ces bois
par les Allemands
le 10 juin 1944
Un tapis de mousse se déroule sous les pieds tandis qu’une haie de brémailles et de genêts accompagne chaque pas jusqu’à la petite clairière fidèlement gardée par les pins majestueux. La forêt alentour retient son souffle depuis ce jour où le temps s’est arrêté, ce jour où le regard de douze jeunes de la Résistance s’est perdu dans l’éternité.
Au cours de la deuxième Guerre Mondiale, la commune de Marcilly-en-Villette vécut l'un des drames de l'histoire de la Résistance en Sologne. Le 10 juin 1944, douze étudiants parisiens furent exécutés par les nazis dans une clairière du Cerf-Bois. Un monument de granit en Croix de Lorraine est érigé en bordure de la route de Vienne-en-Val, face à l'entrée du château du Cerf-Bois. Un autre monument dans la clairière garde la mémoire de cette tragédie. Chaque année, la commune leur rend un hommage solennel.
Le 6 juin 1944 de nombreux étudiants dans de grandes écoles, résistants quittèrent Paris pour rejoindre les divers maquis français. Quelques uns arrivèrent sur la Ferté St Aubin le 9 juin. Le maquis de la Ferté n'était qu'une étape vers le maquis de Corrèze. Les résistants ont été dispersés sur plusieurs sites dont celui du Cerfbois à Marcilly où Mme de Labeau les logea et ravitailla.
Le 10 juin vers 5h30 la Gestapo fit irruption à la ferme du By sur la Ferté St Aubin, suite à une dénonciation. La Gestapo fusilla 17 jeunes puis un deuxième groupe de 13 résistants. Un seul survecu par miracle à la fusillade et deux réussirent à se cacher dans le foin entreposé dans la grange et échapper à la tuerie .
Sur un des fusillé, le commandant de la Gestapo d'Orléans récupéra un plan des sites fertésiens. Un traitre parmis les jeunes expliqua qu'il s'agissait de sites de rassemblement. La Gestapo arriva donc au château du Cerfbois vers midi et pris facilement les jeunes gens qui n'étaient pas armés.
Quatre étudiants réussirent à s'échapper à travers bois. Vers 17h30, les douze jeunes restant furent fusillés à proximité.
La cérémonie du être faite de nuit par l'abbé Flatet.
Les étudiants qui se trouvaient aux Grands Bois (Menestreau) s'enfuirent dès qu'ils apprirent la nouvelle.
Malheureusement, ils se perdirent dans les bois (sauf deux d'entres eux) et furent pris par la Gestapo.
Le propriétaire du château et 12 jeunes furent envoyés à Dachau.
Huit sont morts en déportation.
Les étudiants qui étaient cachés à Ligny le Ribault réussirent à s'échapper et la Gestapo se vengea sur six habitants qu'elle envoya en camps de concentration.
Deux moururent en déportation.
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- A proximité du monument commémoratif, une grande allée (à travers bois) ou furent emmené les 12 étudiants
- Arrivé au bout de cette grande allée, nous pouvons y découvrir des stèles de pierre...
- Les stèles indiquent le nom et l'emplacement ou furent fusillés les 12 jeunes garçons.
- Ce n’est que le 11 juin après-midi qu’un officier de la Gestapo
conduit le préfet Leclerc accompagné du maire de Marcilly et du garde-champêtre
à l’endroit où gisent les corps défigurés.
Les fusillades du 10 juin 1944
L E R E C I T
Il y à 70 années de cela, Le 06 juin 1944, de nombreux étudiants résistants de Paris quittèrent la capitale pour exécuter l'ordre codé lancé la veille par Londres sur les ondes de la radio B.B.C. Ils étaient étudiants où admissibles dans de hautes écoles telles H.E.C, Polytechnique, Navale, Centrale, Saint Cyr, Sciences Po, Stanislas, France d'outre-mer. Certains étaient affectés au maquis de Corrèze. La première étape était la ferme du By, dans le Loiret, où ils devaient retrouver des F.F.I. pour continuer leur route.
Un groupe atteignit le 09 juin au soir la ferme du By, en Sologne, passant la nuit dans la grange et l'écurie tandis qu'un autre groupe arriva à quelques kilomètres de là au château du Cerf-bois ou il s'arrêta. Mme de LABEAU accueillit les arrivants, les logea, les ravitailla.
Le samedi 10 juin, à 5 heures du matin, brutalement, l'énnemi cerna la ferme du By, surprenant les 32 étudiants et F.F.I. en plein sommeil. Les militaires allemands étaient commandés par l'officier Max Schneider, de la Gestapo, assisté de trois Français collaborateurs dont Pierre Lussac de la Gestapo d'Orléans. Les maquisards étaient en outre espionnés par un étudiant traître affilié à la Gestapo de Paris, André Parent, présent sur le terrain, qui se dévoila à l'arrivée de l'ennemi. La Gestapo d' Orléans venait d'être alertée par celle de Paris qui avait arraché des renseignements au chef du réseau Essor arrêté tout récemment.
L' ennemi fouilla la ferme, cherchant des armes. Les Français, menottes aux mains, après intérrogatoires, fouilles, furent divisés: 13 hommes en attente et 17 aussitôt emmenés. Tous les prisonniers étaient délestés de leurs papiers d'identité. Après 800 à 1 000 m de marches sous une pluie battante, les 17 furent stoppés puis massacrés six par six, dans le dos, à la mitraillette. Seul, Lucien SCHMANDT en réchappa par miracle; bien que blessé, il fit le mort.
Ensuite le groupe des 13 fut à son tour emmené dans le bois et exécuté de la même manière. A chaque fois, les bléssés étaient achevés.
L ' ennemi se retira en possession d'un papier récupéré lors de la fouille où un croquis indiquait le château de Cerfbois, la ferme du By, le château des Grands-bois. Le traître expliqua qu'il s' agissait des lieux de rassemblements des résistants. Vers midi, au By, les fermières terrorisées eurent la surprise de voir deux rescapés: HASSEN & Georges BARBES (étudiant martiniquais) sortir de la grange où, cachés dans la paille, ils avaient échappé aux recherches et assisté aux intérrogatoires. Pendant ce temps, les Allemands arrivés au Cerfbois capturèrent 12 étudiants (quatre autres s' étant absentés par un heureux hasard furent ainsi sauvés). Malgré que Mme de Labeau expliqua que les jeunes gens démunis d' armes ne pouvaient donc pas être des terroristes, l' ennemi les emmena en forêt où il les fusilla à 17h30 dans une clairière.
Le dimanche 11 juin, M. POTIER, maire de Marcilly en Villette, avec le préfet du Loiret, arriva sur le lieu tragique de la fusillade où un gestapiste leur accorda l'inhumation des douze corps mais seulement de nuit. Les obsèques faites par l' Abbé FLATET, curé du village, se déroulèrent dans la nuit du 12 au cimetière communal de Marcilly en présence de tous les habitants.
Un groupe d' étudiants parvenus aux Grands-Bois où ils cantonnèrent voulurent gagner le Loir et Cher mais ils s'égarèrent en forêt et furent pris le 10 juin sauf deux d'entre eux. Ces 14 jeunes et le propriétaire qui les logea; M. VARIN, furent déportés à Dachau. Huit périrent en déportation.
Prévenus par G. BARBE, un groupe de 15 étudiants cachés dans des fermes proches de Ligny le Ribault, le 11 juin, échappèrent aux perquisitions menées par P. Lussac qui arrêta six habitants dont deux moururent déportés, grâce à l' habilité de leur chef, le lieutenant MASSON, et purent se disperser le 13 juin.
A. Parent et P. Lussac, après la guerre, furentjugés et condamnés à la peine de mort. L'un deux fut exécuté le 07 février 1945, l'autre le 28 novembre 1946. Lussac était personnellement responsable de la mort de 57 personnes et de la déportation de 68 autres.
Des 41 victimes des deux fusillades, 12 reposent actuellement dans le cimetière communal de Marcilly,
18 reposent à Bellefontaine dans la nécropole nationale. Les autres furent restituées aux frais de la nation à leurs familles pour être inhumées en caveau privé.
Les 41 fusillés reçurent la croix de guerre, la médaille de la résistance et la légion d' honneur.
La ville de la Ferté-Saint-Aubin possède un important mémorial de guerre, le mémorial Bellefontaine, qui rappelle la présence de maquis de résistance en Sologne, victimes de la répression des occupants nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il a été construit après la guerre 39-45 pour honorer la mémoire des résistants, tués par les Allemands, au printemps 1944, sur le territoire de La Ferté St-Aubin et des communes voisines.
78 victimes y sont enterrées.
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Merci à Monsieur BIE Jean âgé de 86 ans,
pour les souvenirs passés qu'il m'a conté avec beaucoup d'émotions
alors qu'il n'avait à l'époque que 15 ans
et vivait avec sa famille dans une ferme de Marcilly.
Merci également à Monsieur Coudray âgé de 90 ans,
d'avoir accépté que je réalise la photo de la ferme du By.
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Cette année la commémoration des fusillés du CERF-BOIS du 10 juin 1944
aura lieu : le 15 juin 2014
10h : Accueil des Autorités au Monument de Bellefontaine de la Ferté St Aubin
11h : Cérémonie au cimetière de Marcilly-en-Villette
11h30 : Cérémonie au Cerf Bois
12h : Cérémonie à la Ferme du By
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Chant Des Partisans (instrumental version)