Ô Sologne ...
À cœur bien né, patrie est chère, ma voix trouvera ses échos.
Si je chante en levant mon verre, la Sologne et les Solognots.
Chère Sologne je préfère, aux faux éclats d'une cité,
Ton doux climat, ta grâce austère, ta mélancolique beauté.
J'aime à m'étendre sur la mousse, au pied de tes chênes géants,
Où la rêverie est si douce, j'aime tes genêts éclatants,
Tes grands étangs où les étoiles vont se mirer quand il fait nuit,
Tes bouleaux qui, comme des voiles, frissonnent au vent de minuit.
J'aime sur la lande déserte, où se dresse le sapin noir,
Écouter, pieuse et discrète, la voix de l’angélus du soir.
À ce son perdu dans l'espace, qui nous dit « prière et repos »,
Le laboureur cesse sa tâche, le berger siffle ses troupeaux.
Heureux de la tâche finie, chacun regagne ses hameaux,
Et sous l'aubépine fleurie, s'endorment les petits oiseaux.
Au seuil de la pauvre chaumière, les enfants, filles et garçons,
Accueillent le retour du père par des rires et des chansons.
La bonne femme a fait la soupe, le bois pétille dans le feu,
Et joyeuse, toute la troupe s'attable en remerciant Dieu.
Ô Sologne qui m'est si chère, terre que tout enfant j'aimais,
Si le ciel entend ma prière, je ne te quitterai jamais.
Paroles: Estienne de Chaon.